Tranche de vie – Tranche de ville
En vivant pendant près de deux ans, à la demande de la Ville de Besançon, dans le quartier de la Grette en pleine réhabilitation, Gilles Rondot donne aujourd’hui le résultat de cette vie quotidienne au cœur de cette cité. « L’objectif de ce travail, était de faire émerger ce qui apparaît derrière les façades, de réhabiliter les gens. Pour qu’on ne les regarde plus comme les habitants des 408, mais comme des habitants de Besançon comme les autres ». En se mettant à leur écoute, Gilles Rondot a su leur faire prendre conscience qu’ils ont une histoire, une vie à raconter. «Tranche de vie, Tranche de Ville» est la traduction de ce mélange de cultures, de cette vie quotidienne et intime qui fait la richesse et l’identité d’un quartier.
Les «petits paysages intérieurs»
Je remercie les habitants du quartier de la Grette qui m’ont ouvert leur porte. Au delà de la rencontre, ce sont les cœurs qui ont parlé. Ces portes qui se sont ouvertes, ces placards, ces boites à images qui ont été livrées à l’œil du photographe, tous ces gestes ont révélé une joie de dire, une joie de montrer.
Les « petits paysages intérieurs » sont des créations intimes : chacun d’entre nous constitue chez lui sa petite exposition… expositions inattendues, expositions égoïstement sentimentales. Les objets ainsi installés cessent d’être une marchandise et constituent un langage. Les « portraits de famille » que certains habitants ont eu envie de réaliser, les objets donnés en échange, ces moments de partage, voici le sujet de cette exposition. Ce passage de l’espace privé à l’espace public nous montre comment le mobilier, les objets décoratifs et les images relient leurs propriétaires aux autres, proches ou lointains.
Le 1er mars 1996